Ils ont grogné en jaune et noir #3, avec Vincent DURRMANN
En ces temps calmes pour le football gaélique nous avons profité du confinement pour nous rappeler au bon souvenir d’anciens sangliers passés par le club. :)
Et nous avons décidé de questionner certains d’entre eux qui ont joué – et pour la plupart jouent encore – pour d’autres clubs. ;)
Du lourd cette semaine avec Vincent Durrmann (28 ans). Terreur sur les terrains, il fait partie des meilleurs joueurs français et a joué pour les sangliers de 2012 à 2018. Passé par Oulu Irish Elks GAA pendant ses études, il joue aujourd’hui pour les Dublinois de Portobello GAA.
Bonjour Vincent. Tu as quitté Liffré fin 2018, que fais-tu en ce moment ?
Je m’entraîne au handball gaélique pour battre Peter, mon pote/partenaire/adversaire qui y joue depuis des années. J’ai trouvé un mur pas loin de chez moi pour continuer pendant le confinement.
Plus généralement, je vis en Irlande depuis un an. Je travaille en tant qu’ingénieur logiciel d’un outils d’analyse d’images pour la dermatologie et la cosmétique.
Qu’est ce qui te plaît dans le football gaélique ?
C’est un sport complet physiquement et tactiquement, mais extrêmement simple à apprendre. Ça me plait de devoir utiliser les main et les pieds, de courir, sauter, défendre et attaquer.
Comment as-tu découvert ce sport ? À quelle période as-tu joué avec les sangliers de Liffré ?
J’ai découvert le sport une semaine avant les championnats de France de Niort en 2012, à l’occasion d’un entraînement à Liffré au lieu de réviser mon partiel de Chimie. Je n’ai plus jamais fait de chimie, mais j’ai joué six ans avec les sangliers.
Joues-tu toujours au football gaélique ? Quels autres clubs que Liffré as-tu connu ?
Habitant en terre sainte irlandaise, impossible de ne pas y jouer. J’ai intégré le petit club de Portobello à Dublin. J’ai aussi joué pour Oulu en Finlande pendant mon semestre d’études Erasmus de 2014. Mais en France seul Liffré a de la valeur à mes yeux.
À quel poste jouais-tu à Liffré ? Quelle était ta place dans l’équipe ? Dans le club ?
J’ai principalement joué milieu de terrain. J’ai essayé une fois de jouer dans les buts, mais au bout de dix minutes le grand Bruno Durocher m’a fait sortir, exaspéré par mes dégagements douteux et mes tentatives d’arrêts laborieux. Je n’ai jamais contesté sa décision (NDLR : encore heureux), au fond de moi j’étais soulagé.
J’ai endossé le rôle de capitaine lors de certains match mais la responsabilité sied beaucoup mieux à mon ami Antoine Duros.
Dans le club j’ai également assisté Gwen, dit Picsou, à la trésorerie.
Que retiens-tu de ton passage à Liffré ? Des souvenirs marquants ?
Mes souvenirs les plus marquants datent de 2013.
Au printemps nous avions passé une semaine de vacances en Irlande pour jouer et faire la fête. Quelque mois plus tard, en juin, nous soulevions la coupe de France. Je me souviens de matchs tendus lors de ce tournoi mais lorsque, carbonisé par le soleil briochin, je regardais autour de moi ce sont des amis que je voyais, des amis avec qui je jouais, et c’est entre amis que l’on a gagné.
Extra-sportivement, je dirais que c’est un tout. Chaque moment passé avec les uns ou les autres en dehors des entrainements et matchs renforce inéxorablement les liens fraternels. Aujourd’hui expatrié, je reste en contact régulier avec les sangliers car ils sont une source intarissable d’énergie positive.
Un partenaire « préféré » ?
Antoine Duros pour la sérénité qu’il dégage au sein de son équipe. Seuls ceux qui ont joué avec lui peuvent comprendre ce que ce joueur de talent apporte à un groupe.
Ton meilleur ennemi/rival sur les terrains ?
Antoine Durrmann de Vannes, mon frère. Il n’y a rien de plus marrant que de jouer contre son frère, et de gagner. Faudrait lui demander à lui si c’est aussi marrant de perdre contre son frère.
Comment le club de Liffré, et le sport en général, ont évolué au cours de ton passage à Liffré ? Comment as-tu évolué en terme de foot gaélique au cours de ton passage à Liffré ? Depuis ton départ de Liffré ?
La principale évolution est l’amélioration continuelle des joueurs et joueuses, à Liffré et en France en général. Pour jouer aujourd’hui en Irlande je vous assure qu’on a rien a leur envier : nous savons jouer à leur sport.
En sept ans mon football gaélique a beaucoup évolué. J’ai fait beaucoup de handball par le passé, donc que je suis arrivé je ne savais pas jouer au pied mais j’étais bon dans les combats aériens.
Mon premier rôle était alors simple : gagner les balles en l’air et les remettre à Antoine Duros (encore lui) qui se tenait toujours en bonne position derrière moi. La suite de l’action est classique : Duros à Botrel. Feinte de passe de Botrel pour Thomet, qui râle, feinte de passe pour Baudy, crochet de Botrel et lucarne du gauche ! PAF !
Ensuite l’illustre Olivier Kowarski m’a appris à jouer correctement.
Depuis mon départ en Irlande j’ai appris à être plus rigueux dans la défense, les irlandais ne se laissent pas chiper la balle facilement. J’ai une dimension plutot défensive, mais aime néanmoins apporter des soutiens offensifs, or en Irlande les terrains font 135m de long (contre 90m en France), j’ai du donc affiner ma lecture de jeu pour évaluer les actions qui valent un sprint de 80m.
Si tu devais comparer Liffré avec ton club actuel ?
Portobello est un bon club, la plupart des joueurs jouent depuis l’âge de 6 ans (contre environ 25 ans à Liffré) et le niveau est plus homogéne, surtout techniquement. C’est un plaisir de jouer parmis ces joueurs et de partager avec eux un bout de leur culture. Malgré cela, Liffré a ce que seules seize années de club peuvent créer : un esprit de famille. Et je suis convaincu que ce sont ces bases saines qui ont donné au club ce palmares sportif hors du commun.
Un mot pour convaincre les gens de venir essayer le football gaélique à Liffré ? Ou pour les en dissuader peut-être ?
Si tu es compétiteur tu trouveras de quoi rassasier ta soif de course aux titres bretons, français et même internationaux.
Si tu es là pour rigoler, tu trouveras une ambiance et une chaleur humaine hors-norme.
Si c’est les deux, ma foi, résilie ta licence dans les autres sports et fonce chausser les crampons.
Merci à toi Vincent. Maintenant que tu t’es un peu endurci en Irlande, je pense que tu as le niveau pour revenir chez nous !
Retrouvez ici les réponses de Vincent au quiz spécial Liffré, où il affrontait 3 autres joueurs interviewés.
Retrouvez tous les épisodes de “Ils ont grogné en jaune et noir” :
- Pol-Ewen “Polo” Rault, joueur de Liffré de 2011 à 2017
- Jeremy “Baby Face” Steimlé, joueurde Liffré de 2012 à 2015
- Vincent Durrmann, joueur de Liffré de 2018 à 2018
- Cyril Bouvet, joueur de Liffré de 2005 à 2010
- Cormac Hickey, joueur de Liffré pour la saison 2016-2017
- Louis “Gach'” Gachenot, joueur de Liffré à plusieurs reprises entre 2011 et 2016
- Florian “BG” Charlier, joueur de Liffré entre 2015 et très récemment
- Émilie “Pasquette” Pasquet, joueuse de Liffré de 2015 à 2016
- Yoann “Kersu” Kersuzan, joueur de Liffré de 2009 à 2018
- Mathieu Leroux, joueur de Liffré vers 2007
- Thomas “Motus” Le Mau, joueur de Liffré de 2013 à 2017
- Jean-Baptiste Le Dévéhat, joueur de Liffré de 2008 à 2010
- Thomas Silva, joueur de Liffré de 2008 à 2011