Tournoi européen de Vienne : les cadors font valser de courageux sangliers
Vendredi 18 octobre, 9 wildschweine (sangliers, ndlr) sont partis de France, Angleterre et même Pologne. Une destination commune : Vienne l’impériale, capitale autrichienne. Promu en Division 1 après sa victoire l’an dernier à Maastricht, Liffré s’attendait à un tournoi compliqué face aux grosse écuries du gaélique européen. Et en effet, la journée n’a pas été de tout repos… Voyez plutôt !
Ce samedi 19 octobre, le réveil est matinal pour les sangliers. Il est 6h30, et le jour est déjà presque levé sur la capitale autrichienne. Après un bon petit déjeuner, l’équipe part en train en direction du stade Rudolf-Tonn de Schwechat, excentré au Sud-Est de la ville.
Arrivés sur place, ils découvrent un terrain entouré d’une piste d’athlétisme, vierge de spectateurs, et peuvent déjà apercevoir quelques uns de leurs adversaires du jour. Ils regagnent les vestiaires. Comme prévu, le compte n’y est pas. Bruno, Jano, Simon, Hugo, Lucas, Guéno, Julien, Dédé, Antoine… 9 joueurs seulement pour un tournoi à 11 contre 11. Heureusement, deux recrues d’Amsterdam, équipe candidate au titre de D1, ont accepté de rejoindre les rangs liffréens. S’ajoutent donc au club des 9 les Irlandais Dom et Ryan. Ouf, le compte y est.
Le premier match oppose Liffré à Estrella Vermelha, club de Galice que connaissent bien les sangliers qui étaient du voyage en terre ibérique. L’adversité est fraternelle, mais le match est accroché. Débuté à 9 contre 11 dans l’attente de l’arrivée des recrues d’un jour, Liffré fait une bonne performance en première mi-temps, grâce notamment à la patte d’Antoine Thomet et de Lucas Edel. Egalité 0-3 (3) / 0-3 (3) à la pause. Malheureusement, la seconde mi-temps est plus compliquée. Estrella finit par faire la différence et s’impose sur le score de 0-5 (5) à 0-3 (3). Alors qu’ils s’attendaient à un match compliqué, les sangliers sont bien rentrés dans ce tournoi et ont tenu la dragée haute aux espagnols. Un pointe de déception néanmoins, car ils savent que la victoire était proche et qu’ils viennent sans doute d’affronter l’équipe la plus à leur portée au sein de la poule.
Le match suivant, contre Varsovie, est prévu à 11h. L’occasion pour certains de rester au bord du terrain pour assister aux autres rencontres, pour d’autres d’aller profiter de la chaleur des vestiaires. Ce second match est nettement plus compliqué pour les jaune et noir. Les sangliers font à nouveau une bonne entame de partie, mais le défi physique imposé par les joueurs en blanc leur laisse peu de répit. Autant de tentatives à 1 point trouvent le chemin des perches pour les deux équipes (6). Mais les Irlandais de Pologne ont trop souvent préféré celui des filets, marquant à 7 reprises face à Bruno et sa défense, pris de vitesse. Une satisfaction viendra d’une des actions dont Guénaël a le secret. A l’entrée de la surface, il envoie de son pied gauche le ballon en plein dans la lucarne Varsovienne. Ce sera le seul but du tournoi côté Liffréen. Score final : 7-6 (27) à 1-6 (9) pour Varsovie qui prend la tête du groupe après sa courte victoire 2-3 (9) à 1-5 (8) contre Luxembourg en ouverture du tournoi.
Déjà, les sangliers savent qu’une qualification, bien qu’encore mathématiquement envisageable, relèverait du miracle. Des premiers signes de fatigue physique se font ressentir chez certains joueurs. La Division 1 est exigeante avec les organismes, surtout lorsque l’effectif ne peut pas tourner. Avant le troisième et dernier match de Poule contre Luxembourg, les jaune et noirs se réchauffent au vestiaire. L’occasion pour certains de regarder un bout du match de Coupe du Monde de rugby Irlande – Nouvelle-Zélande, qui ne tourne pas en faveur des gaéliques.
12h30. Début de l’affrontement contre Luxembourg. Les sangliers ont à cœur de bien faire, mais le tournant du match à lieu après seulement 30 secondes de jeu. Jano, par excès d’engagement, commet un plaquage rugbystique et écope d’un carton noir, synonyme d’exclusion. Au contraire d’un carton rouge, le carton noir permet à un remplaçant de suppléer le joueur sanctionné. Or c’est là où le bât blesse. Le banc de Liffré est vide, et le carton noir a valeur de rouge : le match doit se poursuivre à 10 contre 11. Encore une fois, les sangliers jettent leurs forces dans la bataille. Mais Luxembourg est techniquement et physiquement au-dessus. Seuls 2 petits points sont inscrits par les bretons (Antoine Thomet et Julien Camard). En infériorité numérique, on peut cependant saluer la belle performance de l’arrière garde Liffréenne, qui n’encaisse que 2 buts durant le match. Hugo Brument, comme à son habitude, va au contact et fait parler sa puissance. Mais trop vite esseulé, il peine à trouver des solutions. L’adresse au pied des Luxembourgeois fait le reste. Score final, 2-12 (18) à 0-2 (2), les sangliers ont fait mieux qu’au match précédent, bien qu’en infériorité numérique, et c’est ce qu’ils veulent retenir de cette rencontre.
4ème de leur poule, les sangliers vont rencontrer la Belgique (3ème de son groupe) en demi-finale de consolante. Le match est prévu à 16h. Regroupés au vestiaires, les jaune et noir se restaurent, se reposent (la nuit a été courte pour certains, arrivés tard la veille au soir) et se divertissent autour d’un jeu de société. Coté terrain, les demi-finales ont lieu. Madrid fait tomber Luxembourg sur le large score de 5-10 (25) à 0-7 (7), alors que Varsovie s’impose d’une courte tête contre Amsterdam, 2-9 (15) à 2-6 (12). La finale Madrid – Varsovie est prévue à 18h sur l’autre complexe sportif, théâtre des tournois de D2 et D3 masculines et de D1 et D2 féminines.
16h, place au dernier match de la journée. Un seul but malgré l’adversité, prendre du plaisir et savourer cette belle opportunité qu’est d’affronter l’élite du gaélique européen. Les Belges ne font pas dans la dentelle pour ce dernier match ! En surnombre à l’approche du but Liffréen et malgré un gros travail défensif de Simon Carro, Jano Thoumelin, Hugo Brument – et même des joueurs plus offensifs revenus défendre au prix de gros efforts – les buts s’enchainent pour les Belges. L’addition est très salée, 8-6 (30) à 0-4 (4). Néanmoins, les bretons sont fiers de n’avoir rien lâché et d’être allés au bout du tournoi, et au bout d’eux mêmes.
Après une bonne douche bien méritée, les coéquipiers de Dédé Paquin filent vers leur appartement, pour se préparer pour la soirée prévue par l’organisation du tournoi. 19h, toute l’équipe rejoint en métro puis à pied le restaurant Schutzhaus Zukunft à l’Ouest du centre de Vienne. Nourriture et bières locales, musique entrainante, la soirée est animée et se terminera dans la bonne humeur au sein d’un pub Irlandais, le Flanagans, proche du cœur historique de la capitale Autrichienne.
Le lendemain, le réveil est matinal pour l’équipe qui assiste à la cruelle défaite des Bleus face aux Pays de Galles en quart de finale de Coupe du Monde de rugby. Ils est déjà l’heure pour certains sangliers de regagner leur train ou avion, d’autres jouent les prolongations et profitent d’une belle journée sous le soleil : repas local, visites touristiques et balade photo dans la ville de Klimt et Mozart. Malgré un bilan sportif compliqué, le voyage valait amplement le coup. Le week-end s’est déroulé dans la bonne humeur et la franche camaraderie.
Ci-dessous : Balade dans Vienne, dimanche 20 octobre 2019. Photos Julien Camard, tous droits réservés.
L’an prochain, les sangliers auront l’occasion d’en découdre à nouveau avec ce qui se fait de mieux au niveau européen. La destination est inconnue à ce jour mais une chose est sûre : ils seront déterminés !